Dans cet article, je te partage un livre qui m'a énormément marqué pendant mes études de psychologie et dans lequel je me suis replongé cette semaine : L'art de la thérapie de Irvin Yalom.
1) Mes impressions
Bien loin des ouvrages théoriques sur la psychothérapie, le psychiatre américain Irvin Yalom propose dans le livre une vision pratique et concrète de la relation d'aide.
Passionné de psychologie, mais également de philosophie, sa conception de la thérapie sort de l'ordinaire, à l'opposé d'une clinique froide et désincarnée.
J'ai beaucoup aimé cette approche, riche en exemples et en situations réelles. À l'époque, en 2019, ce livre m'a permis de me projeter dans la réalité de ce métier extrêmement complexe et plein de surprises.
Même si aujourd'hui je ne suis pas psychothérapeute, ce livre m'a influencé en me donnant envie d'exercer un métier dans la relation d'aide, et d'éprouver cette satisfaction profonde liée au fait d'accompagner d'autres personnes dans cette aventure (pas toujours simple) qu'est la vie.
2) Résumé rapide
Ce livre est composé de 85 chapitres de quelques pages.
Plusieurs thématiques passionnantes sont abordées :
- la relation thérapeute-patient
- l'importance de l'ici et maintenant
- le concept de "processus" vs "contenu"
- les enjeux existentiels (mort, liberté, absence de sens, isolement)
- des cas pratiques avec de vrais patients
- l'utilisation des rêves en thérapie
- les dangers et privilèges de ce métier
Quelques chapitres qui m'ont marqué :
- Chapitre 10 : "Inventer une nouvelle thérapie pour chaque patient"
- Chapitre 42 : "La mort enrichit la vie"
- Chapitre 75 : "Freud ne s'est pas toujours trompé"
3) Les concepts importants
Irvin Yalom est avant tout connu pour avoir fondé une nouvelle forme de thérapie : la psychothérapie existentielle.
La psychothérapie existentielle part du principe que nos tourments sont le fruit de conflits avec les enjeux existentiels.
Ces enjeux, Yalom en a identifié 4 : mort, liberté, absence de sens, isolement.
Le rapport à la mort
Il n'y a pas grand chose dont on puisse être sûr à 100% dans la vie, hormis ce constat : à un moment donné, je serai mort.
Cette conscience de sa moralité est terrifiante pour l'être humain, ce qui peut engendrer refoulement et névroses diverses et variées.
La liberté
Quoi qu'on en dise, nous sommes fondamentalement libres de nos décisions à chaque instant. La responsabilité qu'entraîne la conscience de cette liberté peut être difficile à vivre.
Pour Yalom, un des enjeux centraux de la thérapie est d'aider le patient à se réapproprier ce sentiment de responsabilité dans sa vie.
Avoir l'impression de se laisser porter par un fleuve qu'on ne maîtrise pas est à l'origine de bien des mal-êtres.
L'absence de sens
"Nous sommes des créatures en quête de sens par malchance jetés dans un univers qui n'en a intrinsèquement aucun", nous dit Yalom.
Cette quête de sens est ce qui mène de nombreuses personnes en thérapie.
L'enjeu de la thérapie est, entre autres, d'opérer un changement de perspective. Plutôt que de chercher du sens, il importe de le créer, notamment par ce que Yalom appelle la "transcendance de soi".
L'isolement existentiel
Dernier enjeu mais pas des moindres, l'isolement existentiel consiste en cette prise de conscience : il n'y a aucune personne sur terre qui ne me connaîtra aussi bien que je me connais, et qui pourra comprendre parfaitement ma vision du monde et mon vécu.
Bref, fondamentalement, je suis seul, même entouré.
Même s'il paraît justifié, la thérapie aura pour objectif de transcender ce sentiment d'isolement pour améliorer ses relations interpersonnelles.
Pour conclure
À l'époque où j'étais à la fac, j'animais un club de lecture mensuel. Quand nous avions échangé autour de ce livre, il avait fait l'unanimité.
Je le recommande vivement à quiconque s'intéresse à la psychologie, à la relation d'aide, et également à la philosophie.
Irvin Yalom est sans conteste l'auteur qui m'a le plus influencé pendant ma vingtaine.
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