Les secrets de l'organisation chaotique 🌪️
Aujourd'hui, on va parler de la bête noire des TDAH : l'organisation.
Quand on aime à ce point fonctionner dans le chaos et l'urgence, avancer sereinement sur ses projets semble impossible.
La procrastination est une seconde nature.
Pourtant, après avoir testé plein de méthodes (qui n'ont jamais fonctionné), j'en ai trouvé une que j'ai réussi à tenir.
On va d'abord voir pourquoi le TDAH nous empêche d'avancer sur ses projets.
Puis on verra comment devenir "chaotiquement organisé".
Sans plus attendre, c'est parti 👇
1. Motivation et TDAH : mode d'emploi
Le TDAH se caractérise par des niveaux de dopamine plus bas que la normale, ce qui nous rend friands de stimulations. Autrement dit, il nous faut une motivation plus forte que la moyenne pour passer à l’action.
Une conséquence négative, c’est la dépendance à la motivation externe / extrinsèque. C’est pour ça que le télétravail ou que l’entrepreneuriat est aussi compliqué pour nous : on se retrouve seul aux commandes.
À l’école, on pouvait s’en sortir parce qu’il y avait un cadre et des sanctions claires.
Mais si tu as déjà été à l’université, tu as sûrement perdu pied face à autant de liberté.
Au travail, on a beau se plaindre de son manager ou de ses clients : sans eux, on aurait du mal à se motiver.
Idem pour les parents avec leurs enfants.
Mais à la longue, ça génère des problèmes : une vie dans l’urgence et le stress, des émotions en dents de scie, de la fatigue, de l’anxiété voire burn-out et dépression…
Le noeud est là : impossible de s’organiser quand son organisation est dictée par les autres.
Comment résoudre ce paradoxe ? Comment reprendre le contrôle ?
Je me suis moi-même posé la question il y a 2 ans. J’ai découvert un principe clé : l’organisation chaotique.
2. Qu’est-ce que le chaos ?
Notre objectif, en tant qu’être vivant, est de trier et utiliser les stimuli perçus par nos sens pour prendre des décisions qui favorisent notre survie.
Autrement dit, à chaque instant, je dois filtrer et décider quoi faire en fonction de ma situation et de mon objectif.
Le chaos, c’est les stimuli inconnus ou imprévus.
Face au chaos, notre cerveau ressent des émotions (positives ou négatives) et se retrouve face à 2 choix :
- Abandonner son plan
- Réévaluer la situation
Au niveau des réseaux de neurones, on en a 2 qui s’activent face à l’inconnu (soit l’un, soit l’autre) :
- Le réseau 1 qui fige (peur, paralysie)
- Le réseau 2 qui met en mouvement (espoir)
Au quotidien, ça se manifeste par le paradoxe “sur-performant / sous la couette” :
- Dans le premier cas, ce sont ces journées où on n’arrive à rien faire, submergés et dépassés
- Dans le deuxième, ce sont ces journées d’hyperfocus qui nous dispersent et nous épuisent
L’inconnu est un super moyen de stimuler notre curiosité et notre capacité à résoudre des problèmes, et donc le passage à l’action.
Le problème, c’est que le chaos n’est pas toujours aligné avec nos objectifs profonds : bien-être, stabilité conjugale/financière, santé, réputation…
Il faut intégrer le chaos à notre vie :
- sans qu’il nous disperse
- sans qu’il nous épuise émotionnellement
- sans qu’il remette sans cesse en question nos plans
Quand on est un TDAH et qu’on veut mieux gérer l’inconnu, deux solutions complémentaires s’offrent à nous :
- La solution neurochimique, avec le méthylphénidate qui augmente nos niveaux de stimulation interne pour moins dépendre de notre environnement et de nos émotions
- La solution systémique, avec la mise en place d’un cadre qui nous aide à prendre de meilleures décisions face au chaos
Cette deuxième piste, c’est l’organisation. C’est ce qu’on va voir maintenant.
3. Comment s’organiser face au chaos ?
Une bonne organisation permet deux choses cruciales :
- mieux gérer son temps/énergie
- mieux gérer les informations
Gestion du temps - L’importance du cadre
On évolue toujours dans un cadre, qu’il soit imposé par l’extérieur ou par notre cerveau.
Le problème, c’est que les cadres externes sont rarement alignés avec nos objectifs et nos aspirations profondes.
Définir son propre cadre, c’est déjà apprendre à se connaître, soi et son cerveau. Ta personnalité et tes ambitions sont uniques.
Un cadre, c’est ce qui t’aide à mieux gérer ton temps pour atteindre tes objectifs. Au début, le “morceau” de temps sur lequel tu as le plus d’emprise, c’est la semaine.
Avant chaque semaine, tu détermines les actions clés que tu veux faire.
Après chaque semaine, tu regardes ce qui a fonctionné et ce qui a moins marché, et tu ajustes la semaine suivante.
La Weekly Review (revue hebdomadaire) est le rituel qui me permet de prendre ce recul.
En étant intentionnel dans tes actions, il va se passer deux choses :
- tu vas progresser chaque semaine en apprenant de tes tests
- tu vas pouvoir envisager le temps à plus long-terme (prévoir un mois, puis un trimestre…)
Tu dois voir ta vie comme le parcours d’un héros. Le trésor à l'arrivée, c'est ta transformation personnelle.
Mais plein de défis vont se dresser devant toi.
En définissant le cadre, tu peux mieux anticiper l’imprévu, et le gérer quand il arrive.
Le cadre, c’est ta carte.
Mais une carte ne suffit pas : le héros doit aussi avoir les bonnes armes.
Tes poings (ou ton cerveau) ne suffiront pas.
Il te faut une épée, et ici, en l’occurrence : un Second Cerveau.
Gestion de l’information - Créer son Second Cerveau
Au quotidien, on fait face à des tonnes d’informations, plus ou moins utiles pour avancer.
Tu dois te battre contre les distractions, sinon, ta précieuse énergie se fera happer.
Un Second Cerveau, c’est un système d’organisation qui va canaliser :
- ton cerveau impulsif et plein d’idées
- ton attirance pour "ce qui brille" dans ton environnement (nouveaux concepts, nouveaux outils, nouveaux contenus…).
La force de la volonté ne suffit pas. Tu dois externaliser un maximum de choses dans ton second cerveau : objectifs, tâches, rendez-vous, idées. Tout est noté dedans.
C’est simple : si ce n’est pas écrit, ça n’existe pas.
Soit tu oublieras, soit tes envies du moment prendront le dessus.
Le Second Cerveau permet de libérer ta charge mentale et de gagner en confiance : tu sais que l’essentiel est noté. Tu as une direction.
Et surtout, tu as un système qui te permet de capturer les choses intéressantes que tu croises, et de les organiser en fin de semaine dans ta Weekly Review.
Ça t’évitera de te retrouver dépassé par un quantité ingérable d’idées et d’inspirations dont tu ne sais pas quoi faire.
Le chaos est inévitable. L’incertitude fait partie de la vie. Ton système d'organisation doit incarner cette réalité.
C’est la seule manière d’avancer sereinement sur tes projets et de tenir sur la durée.
Conclusion
Beaucoup de personnes TDAH compensent leurs difficultés en recherchant des cadres externes contraignants pour les structurer.
Ça marche un temps, jusqu’à ce qu’on se révolte contre ce cadre arbitraire et imposé (ou qu'on tombe d'épuisement).
Le problème, c’est qu’une fois libres, notre cerveau part dans tous les sens. On est pris de vertige face à notre liberté, face à l'infini des possibilités.
C'est tout le problème du temps libre pour les TDAH, qui explique même notre incapacité à se relaxer.
On arrive à structurer les autres, mais pas soi-même.
Être chaotiquement organisé, c’est accepter son appétence pour le chaos, tout en ayant un système qui nous cadre et nous aide à gérer son temps et l’information.
Pour enfin devenir le héros de ta propre vie.
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